- effarement
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• av. 1790; de effarer♦ État d'une personne effarée. ⇒ effroi, stupeur, 2. trouble. Regarder qqn avec effarement. « Mademoiselle Baptistine aperçut l'homme qui entrait et se dressa à demi d'effarement » (Hugo). « De grands yeux étonnés où se peignait un effarement si naturel, si comique » (A. Daudet).Synonymes :- ébahissement- effroi- égarement- stupeurContraires :- calme- impassibilité- sérénitéeffarementn. m. état d'une personne effarée.⇒EFFAREMENT, subst. masc.A.— Rare. Action d'effarer. Lions volants, serpents ailés, guivres palmées, Faits pour l'effarement des livides armées, Sur les cimiers glacés, songent, gueule béante (HUGO, Légende, t. 1, 1859, p. 358).B.— État d'une personne, d'un groupe, d'un animal effaré. Être dans l'effarement; son effarement augmenta. Synon. effroi, stupeur. L'effarement d'une fourmilière sur laquelle on a mis le pied (GONCOURT, Journal, 1881, p. 114). Le naïf provençal avait des étonnements, des effarements indescriptibles qui faisaient la joie de la galerie (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 133). À peine s'étaient-ils dégagés du boyau qu'ils croisèrent une compagnie qui sortait des tranchées. Ah! ceux-là, ils étaient plus boueux encore, avec des têtes plus ravagées, d'une peau terreuse, les yeux agrandis et pleins d'un vague effarement (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 136) :• 1. Elle ressentit tout aussitôt une sensation de vide, d'effarement. Et prise au dépourvu, elle resta transie de peur, d'une peur plus affolante encore qu'elle n'en avait jamais éprouvée.ROY, Bonheur d'occasion, 1945, p. 409.• 2. C'est l'âme aux écoutes. Étalée, offerte aux coups, en quelque sorte. État d'effarement. Je comprends la sibylle, son trépied, ses convulsions. Attention à tout, c'est-à-dire peur de tout. Je plains ceux qui ne savent pas annuler tout ce bruit...AMADOU, La Parapsychologie, 1954, p. 332.SYNT. Effarement du public, de l'élève; éprouver de l'effarement; trembler d'effarement; voir à son grand effarement que.Prononc. et Orth. :[
]. Pour [
] ouvert à l'initiale, cf. effarer, Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. Av. 1790 (GUIBERT, Œuvr. milit., III, 227 ds DG). Dér. du rad. de effarer; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :180.
effarement [efaʀmɑ̃] n. m.ÉTYM. Av. 1790; de effarer.❖1 État d'une personne, d'un animal effaré. ⇒ Agitation, ahurissement, effroi, égarement, stupeur, trouble. || L'effarement de qqn. || Son effarement était complet. || Il y eut dans la foule un moment d'effarement.1 Mademoiselle Baptistine se retourna, aperçut l'homme qui entrait et se dressa à demi d'effarement, puis, ramenant peu à peu sa tête vers la cheminée, elle se mit à regarder son frère, et son visage redevint profondément calme et serein.Hugo, les Misérables, I, II, III.2 (…) le malheureux petit Chose, arraché à son rêve, tombé de son ciel, promenait autour de lui de grands yeux étonnés où se peignait un effarement si naturel, si comique que toute la salle partait d'un gros éclat de rire.Alphonse Daudet, le Petit Chose, XII, p. 333.3 (…) très malade, avec un effarement d'esprit qui ne la laisse reconnaître personne.Gide, Journal, janv. 1890.4 Montage de textes, ce à quoi, dans mon amour des citations, se sont toujours réduites mes critiques. Il se trouve seulement que ces textes sont de moi. Leur ancienneté me permet de les utiliser comme s'ils étaient d'un autre. À quelques rares attendrissements et fréquents effarements près.Claude Mauriac, le Temps immobile, p. 116-117.2 Rare. Action d'effarer (qqn, un groupe).5 Lions volants, serpents ailés, guivres palmées,Faits pour l'effarement des livides armées (…)Hugo, la Légende des siècles, t. I, 1859, p. 358, in T. L. F.
Encyclopédie Universelle. 2012.